Que la terre te soit légère

Archéologie de la mort à Pompéi
« Sit tibi terra levis, Que la terre te soit légère » l’inscription, comme une prière, orne les tombes romaines et les objets funéraires de l’antiquité. C’est précisément ce qui intéresse une équipe d’archéologues français qui mène depuis 2014 une fouille archéologique en bordure de la célèbre ville de Pompéi.

Sous la direction de William Van Andringa (École Pratique des Hautes Études), Henry Duday (Université Bordeaux) et Thomas Creissen (Eveha international), une vingtaine d’archéologues, bénévoles, fouillent chaque année durant le mois de septembre la nécropole antique de Porta Nocera aux portes de Pompéi. Ils et elles sont universitaires, doctorants, étudiants ou acteurs de l’archéologie préventive.
Ce qu’ils cherchent à Pompéi, ce sont les morts. Pas ceux de l’éruption du Vésuve, tragiquement ensevelis au premier siècle de notre ère, mais ceux qui les ont précédés. A Porta Nocera, sous les cendres du Vésuve, se trouve une nécropole où, génération après génération, les habitants de la Pompéi antique ont brulé les corps de leurs défunts et enterré leurs proches. Ces vestiges témoignent des pratiques funéraires de l’antiquité et permettent aux archéologues de restituer les derniers gestes accompagnant les morts et ceux de leurs familles venus se recueillir et leur rendre hommage. Une porte ouverte sur l’au-delà antique et les rites qui l’entourent.
Depuis 2016 la photographe Flore Giraud est partie prenante de cette aventure scientifique dont elle documente les découvertes, mais également les gestes et la vie quotidienne d’une équipe partageant, le temps d’un mois, une aventure collective au coeur d’un des sites archéologiques les plus riches d’Europe. Quand les gestes des chercheurs d’aujourd’hui rencontrent ceux accompagnant les morts d’autrefois.