Voici un extrait du reportage réalisé sur l’expédition archéologique de cet été à la Chartreuse de Bertaud.
Le site est étudié par une petite équipe de sept personnes : archéologues, historien-ne-s, photographe, topographe, étudiant-e-s.
Un peu d’histoire
La chartreuse de Bertaud est le second établissement féminin de l’ordre semi-érémitique fondé en 1084 par saint Bruno dans le massif de la chartreuse. Après le transfert à l’ordre chartreux, dans les années 1140, du monastère de Prébayon (Vaucluse), Bertaud est la première fondation féminine ex-nihilo de l’ordre.
Elle est fondée en 1188 par Adélaïde, femme d’Arnaud III Flotte, et ses quatre fils. Le site lui-même n’est probablement pas occupé avant le début du XIIIe siècle après une première implantation, temporaire, peut-être plus bas dans la vallée. Les bâtiments liturgiques et conventuels de la chartreuse occupent le site dit « chapelle de la crotte », mais d’autres traces d’occupation sont également identifiables, notamment des dépendances agricoles à proximité, peut-être aux lieux-dits « les bertaud, la grangette » (les chartreuses se caractérisent souvent par une activité agro-pastorale organisée autour de grange de plaine et de grange d’alpage). La chartreuse, trop faiblement dotée, disparaitra en 1446-1448 suite à un incendie, la communauté des moniales se réfugiant à Gap, puis dans la Chartreuse de Durbon (Hautes-Alpes).
Les chartreuses féminines constituent un phénomène limité tant en terme d’effectif, treize fondations pour la chrétienté médiévale, que dans le temps, l’ordre mettant fin aux fondations féminines dès le milieu du XIVe siècle, soit deux siècles à peine après la première fondation. Elles constituent l’adaptation empirique d’un modèle semi-érémitique à des communautés féminines.
Association pour l’histoire et l’archéologie de la chartreuse de Bertaud - asso.ahacb@gmail.com